Myra Dunoyer, un diamant à l'état brut

Myra Dunoyer Vahighene & Murielle Mobengo • avr. 03, 2024

Eleza Masolo : 

Le Conte au service du rayonnement africain

ENTRETIEN AVEC

MYRA DUNOYER VAHIGHENE

Ambassadrice énamourée de l'Afrique et conteuse visonnaire, Myra Dunoyer Vahighene est déterminée à révéler toute la richesse culturelle et historique de ce beau continent. Par delà-l’engagement militant, son parcours éclectique interpelle, inspire, et questionne notre propre rapport à la réussite et à l’estime de soi, composante fondamentale de la personnalité de l’artiste.


Dans cette entrevue captivante, Myra nous narre son voyage personnel, sa résilience d’enfant, ses débuts timides de conteuses, sa détermination et sa consécration en tant que conteuse et artiste polyvalente.


Dans un monde où l'art et la culture africaine sont souvent stéréotypés ou négligés, la voix mélodieuse de Myra porte la noblesse de l’africanité, de ses langues et cultures ancestrales. Au travers de son média Eleza Masolo, Myra crée des chemins de narration unique, bâtit des ponts entre l’Afrique et l’Asie et révèle la densité merveilleuse du folklore africain.


Eleza Masolo est bien plus qu’une chaîne YouTube: c’est une initiative culturelle d’un genre nouveau dont l’ambition est de contribuer au rayonnement de l’Afrique par la connaissance des dynamiques socio-culturelles qui la constitue.


Sa mission est claire : faire du conte un outil moderne au service du vivre-ensemble et des réalités contemporaines. À travers des récits authentiques et captivants, Eleza Masolo offre des solutions novatrices aux ONG, entreprises et particuliers engagés avec les communautés africaines.


Entre New York et Kinshasa, Revue {R}évolution vous invite à une plongée vertigineuse dans le monde de Myra, où l’on célèbre l’Afrique dans toute sa splendeur passée et présente, où l’on ne cède plus aux préjugés et autres stéréotypes nous incitant à désespérer d’elle. Connaître l'Afrique, c'est l'aimer!



Lire en anglais // Read in English

Portrait d'une artiste rebelle


Murielle Mobengo: Myra, quelle joie de te rencontrer! Je t’ai vue pour la première fois dans la vidéo d’un YouTubeur qui fait des vidéos sur le français et la vitalité de la langue française dans le monde.


Myra Dunoyer Vahighene: Oui, exactement. Hugo m’a contactée par mail après que j’ai posté une vidéo sur nos langues africaines qui disparaissent. J’y contais une petite anecdote à propos de mon arrivée à Kinshasa. Je ne parlais pas du tout français à l’époque, plutôt swahili. C’est ma langue maternelle et lorsque je suis arrivée à Kin, on m’a traitée de villageoise, on se moquait de moi. Il a voulu qu’on en parle, ou plutôt qu’on aborde la question de la perception du français en Afrique francophone.


Ça me rappelle une anecdote à propos de Sony Labou Tansi, grand écrivain et dramaturge congolais de langue française. Sony Labou Tansi a grandi à Kinshasa et il parlait lingala petit et quand il est arrivé à Brazzaville, on l’a traité de villageois parce qu’il ne parlait pas français. Il a été humilié à l’école et il a fini par devenir l’écrivain le plus brillant que le Congo-Brazza ait jamais porté. Personne ne lui arrive à la cheville, même aujourd’hui. Tes talents de conteuse m’ont captivée! J’ ai été particulièrement touchée par ta déclaration d’amour à Kinshasa: “Na lingaka Kisasa trop penza!” Quelle joie de découvrir une Africaine talentueuse qui aime l’Afrique et vante sa Beauté. Les discours misérabilistes sur l’Afrique sont fatigants, à la longue. Si on écoute les médias, tout le monde veut fuir l’Afrique pour l’Occident ! Je n’y crois pas une seule seconde. Si c'était vrai, l'Afrique serait vide depuis longtemps.


Tout à fait. Certaines personnes n’ont pas le choix, mais il y a des gens qui aiment l'Afrique. Moi par exemple, je ne me vois vivre ni en Europe ni aux États-Unis. J’aime beaucoup l'Afrique. On peut avoir tout ce qu'on veut ici. C'est formidable. Il y a des choses bancales, bien sûr, mais l'Afrique, c’est formidable.


Oui, j’ai interviewé un artiste nigérian il y a quelques années. Son nom est Oluwole Omofemi. Il accédait à une certaine notoriété à l’époque, et malgré ça, il ne pensait pas une seule seconde à quitter l’Afrique. Comment es-tu devenue conteuse, Myra ? Que s’est-il passé pour que tu décides d’en faire une activité à plein temps ?




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Parole & parcours de Conteuse


Conter, c’est dans ma nature! Je suis très loquace. Lorsque j’étais petite, je faisais des comptes-rendus de séries télé à mes amis et ils me disaient toujours que je rendais les intrigues beaucoup plus intéressantes que la série elle-même ! (Rires) Et puis, il y a eu mes complexes d’adolescentes et l’image que l’on renvoyait, ou plutôt que l’on ne renvoyait pas, de l’Africain. Je ne me reconnaissais pas dans les médias, dans les films. On y voyait l’Afrique souffrante et l’Europe triomphante, des femmes aux cheveux lisses et aux yeux clairs et je me demandais pourquoi je n’étais pas comme ça. Et puis un jour, je me suis intéressée à l’histoire de l’Afrique Noire et j’ai été émerveillée par la beauté et la richesse de notre histoire, et pas des figures historiques d’envergure venues d’Afrique subsaharienne comme Amina Desaria. Et j’ai eu envie de partager tout ça avec tout le monde. Je voulais parler des héros d’Afrique, consacrer une tranche d’histoire à des figures inspirantes venues de chez nous. Et voilà comment j’ai créé ma chaîne YouTube Eleza Masolo.


Étrangement, la pandémie de Covid a joué un rôle dans tout ça. Avant le Covid, je travaillais beaucoup, sur divers projets, j’enseignais l’art africain à des enfants en école primaire, je travaillais à l’institut français, j’étais photographe. Le monde mis à l’arrêt m’a forcée à m’arrêter aussi et à me concentrer sur le conte et sur ma chaîne. En 2021, j’ai organisé un événement public autour du conte pour sortir de YouTube, pour montrer toute la diversité et la richesse de nos traditions culinaires, j’ai conté l’histoire du premier samouraï noir, Yasuke, porteur d’armes d’Oda Nobunaga, seigneur de guerre japonais de la période Sengoku (16ème siècle).


Chemin faisant, il y a eu cette collaboration avec l’Institut Français, qui cherchait une conteuse professionnelle. Le plus curieux, c’est que je n’ai pas pensé à moi. Je les ai plutôt dirigés vers une amie Jovita Songo, conteuse professionnelle qui n’était malheureusement pas disponible. Et voilà comment, on m’a proposé de conter à sa place. Puis j’ai participé à des événements d’envergure croissante, jusqu’à ma collaboration avec Canal+, et ce fameux conte sur la sexualité, que même mon père a adoré. Ça fait drôle ! (Rires). J’ai été superbement bien payée pour cette prestation.


L'artiste intérieur: entre alchimie et amour de la connaissance


Tout ce talent ! C’est merveilleux. J’ai remarqué que certains artistes sont comme ça. Des caméléons de la créativité. Je me suis intéressée à la question de la douance pendant longtemps, pour des raisons familiales. 


Voilà une petite anecdote qui va forcément te faire rire. Je suis tombée malade à l’âge de onze ans et on a dû me faire une prise de sang. Lorsque j’ai découvert mon groupe sanguin, j’ai été déçue. Je pensais que j’allais avoir un groupe sanguin unique tellement je me sentais unique. Quelque chose comme Y ou Z au lieu des A, B, O et consorts. (Rires) Ce qui est sûr, c’est que mon estime de soi a toujours été excellente, même au plus fort de cette maladie, l’éléphantiasis. Mon pied avait enflé, ma mobilité était fortement amoindrie, mais je considérais que c’était mon pied qui était malade, pas moi. À la minute où j’ai senti que cette maladie commençait à me changer de l’intérieur, j’ai décidé d’entamer un travail sur moi, sur mon état d’esprit. Mon état d’esprit positif est très communicatif. On m’admire beaucoup pour ce niveau d’estime de soi qui est le mien. Je ne me vois pas vivre autrement.


J’ai toujours eu conscience de mes talents. J’ai une très jolie voix, je chante très bien. Petite, je voulais être écrivaine, photographe et musicienne à la fois. J’ai fait un choix plus réaliste, parce que la musique en RDC, ça ne rapporte pas beaucoup. N’étant pas franchement attirée par le dessin, j’ai fait de la photographie. Je veux continuer à découvrir le monde et voyager.


Parfois, ça me rend triste de savoir que l'homme est limité dans le temps, qu'il va mourir, et que durant son existence il ne va apprendre que ce qui est essentiel. Moi, je veux tout apprendre, tout. Je suis curieuse de tout. J’ai fait l'Académie des Beaux-Arts à Kinshasa, de l'architecture d'intérieur, du design, qui m’a toute suite attirée, parce qu’il y a de la création dans le design. Dans la décoration, un peu moins. À moins d’utiliser sa créativité pour aménager l’espace de personnes qui ont certaines difficultés ou handicaps, je ne vois pas l’intérêt de faire de la déco pour le commun des mortels.

Regards croisés sur l'Afrique : Kinshasa, le monde entier vs Brazzaville...


C’est formidable que tu aies pu avoir accès à toutes ces disciplines pour développer l’artiste en toi. Ce que tu décris n’est effectivement possible qu’en Afrique. Faire les Beaux-Arts, une école de design, pouvoir papillonner entre divers domaines artistiques est une chose très difficile à faire en Occident.


Je crois en la destinée divine de l’artiste. Je crois que nous ne sommes pas des marionnettes, mais que nous sommes libres. J’ai un tempérament rebelle. Parfois, lorsque les choses ne tournent pas comme je veux, je prends Dieu entre quatre yeux et je lui dis le fond de ma pensée! (Rires)


Ma mère me traitait comme une adulte. J’ai dû devenir autonome très tôt. C’est une femme adorable et dure en même temps. Elle a essayé de contrôler mes choix professionnels, mais ma détermination a eu raison d’elle. J’ai quitté le giron familial très tôt pour suivre mes propres intuitions, mon chemin à moi. Je ne le regrette pas. J’ai voulu être indépendante à dix-huit ans. Voilà comment je suis arrivée à Kin. Je voyage beaucoup, rencontre des gens d’horizons divers. L’univers est là pour ça, pour qu’on l’explore.


France - États-Unis: la fuite des cerveaux


En t’écoutant Myra, je suis saisie par le contraste entre Kinshasa et Brazzaville. Le Congo-Brazza est très frileux. Il ne s’y passe pas grand-chose, la mentalité est plutôt attentiste. Alors qu’en RDC, c’est tout l’inverse, apparemment.


D’après moi, tout cela s’explique par l’héritage colonial, en partie, du moins. Les anciennes colonies françaises sont plus bureaucratiques dans l’esprit, comme la France. Ce n’est pas vraiment un pays d’entrepreneurs. L’héritage de la RDC est tout autre. Mais il y aussi la singularité des peuples. La RDC est peuplée de battants, c’est un peuple d’initiative, de transformateurs ! On ne reste pas là à attendre que ça se passe. Une amie conteuse de Brazzaville fait le même constat que toi. Au-delà du simple constat, elle vit cette situation d’inertie profonde tous les jours. Je l’admire beaucoup, parce que c’est une force en mouvement. Dans un pays où rien ne bouge, c’est très courageux. Elle s'appelle Mariuska.


Je confirme. Il y a beaucoup d’inertie en France. C’est peut-être le problème de la vieille Europe. Même si, j’ai l’impression que l’Allemagne et les pays scandinaves sont sur une autre ligne énergétique (rires). Les États-Unis captent tous les cerveaux, tous les gens talentueux et prêts à entreprendre. La France doit faire attention. Elle va se vider de ses talents, si ça continue.


L'artiste en quête de réussite 


En tous cas, je me fais un point d’honneur de rendre hommage aux artistes et aux poètes qui accomplissent, réalisent, transcendent, réussissent et triomphent. La créativité n’a de sens que dans le triomphe. Et effectivement, créer pour rien, ou parce que ça nous fait plaisir, ou par vanité, ça ne mène nulle part. C’est d’ailleurs la source de tous les syndromes possibles et inimaginables dont parlent souvent les créatifs et dont ils font l’expérience douloureuse : le syndrome de l’imposteur, la pauvreté, les échecs répétés (qui dégradent l'estime de soi et enferme l'artiste/l'écrivain dans une spirale de négativité sans fin).


J’ai créé un programme pour aider les artistes et les poètes à régler ces questions une bonne fois pour toutes. Le syndrome de l’imposteur est un délire psychologique. Avec une bonne méthode introspective et des actions dirigées correctement, on le réalise très vite et on s’en libère. Le problème des artistes, c’est qu’ils n’ont pas d’éthique de travail. Avec l'expertise, une forme raffinée de connaissance, l’éthique est ce qui distingue les professionnels des amateurs. C'est une question centrale chez l'artiste. Il doit s'en occuper. Développer une éthique de travail et se former correctement, tout au long de la vie. Il faut savoir ce qu’on fait, pourquoi on le fait et pour qui. La créativité, c’est de la connaissance et la connaissance est très rigoureuse. Elle ne produit des résultats que dans un cadre précis. Lorsqu’on crée par ce que ça nous fait plaisir ou sans réfléchir, on est dans le flou total et on échoue.





Eleza Masolo:

Nouvelles approches narratives socio-culturelles

Parler une langue, c'est aussi parler la culture du pays qui l'abrite. Les langues africaines sont souvent pratiquées de façon mécaniques, sans tenir compte des réalités sociales et culturelles qu'elles recouvrent. J'ai voulu apporter une solution à ce problème.

––Myra Dunoyer Vahighene

Myra, pour toi le conte est bien plus qu'un outil de divertissement, et bien plus encore qu'une performance d'artiste! Peux-tu nous parler des nouvelles approches narratives socio-culturelles?


Absolument. Il s’agit d’une approche narrative innovante dans le domaine culturel. J’ai créé Eleza Masolo en tant que conteuse, c’est une initiative culturelle, mais je lui ai également donné une forme juridique. Eleza Masolo est aussi une entreprise. Et c’est une entreprise spécialisée en storytelling, pour le dire en français, en narration transformatrice, auprès d’organisations et de particuliers. Nos langues de travail sont le swahili et le lingala et notre approche narrative est empreinte de culture et d’histoire africaines. Pour un projet de cette envergure, il fallait une structure lucrative.


Rentabilité et utilité sociale: le défi de l'artiste


Je ne sais pas comment nommer ce syndrome dont souffrent les artistes. Créer, créer, créer, sans se soucier de la rentabilité de leurs projets, rentabilité qui va les sortir de la pauvreté ! Beaucoup d'artistes sont dans la misère. Ils n'ont pas d'argent et j’ai compris très tôt que je ne voulais pas de ça. Être méprisée, comme les artistes le sont souvent, être un simple objet de divertissement auquel on pense à la dernière minute. L’art, ce n’est pas trivial. Je veux que l’art ait une utilité sociale et qu’il soit pleinement intégré à la vie quotidienne. C’est un sujet de réflexion constant.


Et donc cette année, j’ai fait le bilan de mes investissements financiers, de toutes les actions que j’ai menées en faveur de ma notoriété et je me suis dit qu’il était temps de les rentabiliser.


Voilà comment j’ai diversifié mes activités de contes et spectacles. J’ai décidé d’être présente dans tous les événements de la vie. Ainsi, vous m’aurez partout où vous voudrez que je sois ! Mais vraiment partout. Dans les quartiers, dans la vie de tous les jours, dans la camaraderie, dans le mariage, les événements corporatifs, etc. La parole est centrale dans tous les événements de la vie humaine. Il y a toujours matière à discussion, il y a toujours une anecdote à raconter.


Richesse des langues et cultures africaines et impact culturel


Le storytelling, comme les Américains le nomment, est présent partout. Lorsque j’apprenais l’anglais au Congo American Language Institute (CALI), j’apprenais l'anglais américain, la culture américaine, les us et coutumes, les éléments de language étatsuniens. Donc apprendre une langue, parler une langue, c’est aussi en parler la culture, si je puis dire. Et j’ai fait le constat que les langues africaines sont apprises de façon mécanique. On fait du mot-à-mot, sans prendre en compte toute la réalité culturelle et existentielle qu’elles impliquent.


Par exemple, Asante, en Swahili, ne veut pas seulement dire «merci». Sa signification est plus profonde. C’est un merci spirituel, empreint de reconnaissance. Si un jour, un locuteur de swahili vous sauve d’un grand danger, vous pourrez lui répondre «Asante». Et il y a l’art et la manière de le dire. Lorsque les Indiens disent «Namaste», ils allient le geste à la parole. Quand les Arabes disent «Shukran», il en va de même. Asante, c’est un remerciement profond, collectif, pas un simple «merci d’être passé, à plus» !


Eleza Masolo : une entreprise narrative innovante, au-delà du marketing


J’envisage de transmettre ses subtilités culturelles et langagières à mes clients, des entreprises, des ONG, et même des particuliers, comme des touristes, par exemple. Les produits africains ont la côte en ce moment, ils viennent du soleil, ils sont bios, ils sont bons. Mais souvent, le narratif entourant leur commercialisation est très superficiel. L'histoire n'est pas là. On ne comprend plus ce qu’il se passe. On n'en prend pas la mesure: à l’autre bout de la planète, une femme, un homme, une famille, un pays tout entier, a œuvré avec passion pour nous permettre de déguster ce produit.


Pour moi, le storytelling doit aller encore plus loin que le marketing. Il doit raconter l'histoire d'un pays, d'une nation entière, d'une civilisation, et nous mettre en intimité avec elle. En d'autres termes, lorsque les gens achètent votre tablette de chocolat, c’est une partie du Congo qu’ils découvrent sous leurs papilles.


Vous êtes voyagistes, ou tour-opérateurs et vous vendez des excursions au Nord-Kivu? Vous êtes propriétaires d'une brûlerie à New York, Bruxelles, Mumbai ou Paris et vous proposez des cafés, chicorées et cacao de Nyiragongo ? C’est l’histoire même de ces lacs, de ces volcans qu’il faut transmettre avec votre produit! Parce que le chocolat que vous dégustez en est pétri. En fin de compte, on n'invente rien. La nature nous donne tout. À nous de la magnifier en histoires et de révéler toute sa richesse, toute sa beauté !


En matière d'invention, on ne crée plus rien de nos jours. Et franchement, cette histoire de découverte me fait bien rire. Diego Cao, explorateur portugais qui a "découvert" le Congo en 1483 a-t-il trouvé une terre déserte à son arrivée pour être encensé à ce point? Non, il y avait des gens qui vivaient là, au Congo, et même à cet endroit très précis de l’embouchure du fleuve où il a planté la borne du roi Jean II du Portugal. On ne découvre rien. C'est la Terre qui nous donne tout.


Les ONG qui font un travail de sensibilisation à la contraception dans nos campagnes abordent souvent les populations locales sans connaître les hiérarchies socio-culturelles en place, ce qui les empêche de faire leur travail correctement. On ne s’adresse pas à un chef tribal comme au commun des mortels.


Eleza Masolo accompagne les ONG, les entreprises et toute initiative en ce sens, en leur fournissant les éléments socio-culturels qui leur font défaut afin qu’ils puissent mener à bien leur mission et que les populations puissent bénéficier de ces programmes et prospérer.


Myra Dunoyer Vahighene, merci pour cet entretien fascinant. Revue {R}évolution te souhaite le plus grand succès!



Eleza Masolo accompagne les ONG, les entreprises et les particuliers en lien avec l'Afrique. Nous leur fournissons tous les éléments narratifs socio-culturels nécessaires pour qu’ils puissent mener à bien leur mission auprès de nos populations.

––Myra Dunoyer Vahighene


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